mardi 9 juin 2009

Tchernobyl - Pripyat (Avril 2009)

Mais si nous sommes partis en Ukraine, ce n'était évidemment pas pour Kiev (même si, de l'avis de tous, nous avons beaucoup aimé cette ville et, à coup sûr, j'y retournerai !). Non non, notre objectif était bien d'aller... à Tchernobyl !

Petit retour sur l'histoire : en avril 1986, la centrale de Tchernobyl, censé démontrer la maîtrise soviétique dans le domaine du nucléaire, explose suite à des erreurs humaines. La ville la plus proche, située à 2 km et qui logeait 50 000 habitants, n'est évacuée qu'un jour après l'explosion, et ne sera plus jamais habitée...

La première question que l'on pourrait se poser est : pourquoi aller à Tchernobyl ? Je crois que chacun à ses propres raisons de souhaiter aller là-bas. Dans notre groupe de 45 personnes, à majorité ukrainienne et russe, certains y allaient comme un devoir de mémoire, comme certains vont à Auschwitz. Parmi les étrangers (deux italiens, un suédois, un polonais, et nous, quatre français), certains y allaient pour faire de magnifiques photos. Quant à moi, j'ai eu plusieurs motivations : la première était dû à ma fascination envers cette catastrophe, que j'ai beaucoup étudié au lycée. La seconde, l'envie de découvrir une ville communiste, avec tout ce que cela implique (fresques de propagandes, bâtiments ornés de la faucille et du marteau...). Enfin, la troisième raison était de "sentir" ce sentiment de fin du monde, de solitude, plongé dans une ville désertée depuis plus de 20 ans. Quoiqu'il en soit, chacun avait ses propres raisons, et elles sont toutes valides ;).

La seconde question que l'on peut se poser est : y a t-il des risques ? Il faut savoir qu'à Tchernobyl, le taux de radioactivité reste bien plus élevé que dans une ville normale, mais contrairement à ce que l'on peut penser, il reste dans des taux "acceptables" (entre 0,3 et 1,5 µSv/h, contre 0,08 µSv/h dans une ville comme Kiev). Bien sûr, il existe des "points chauds", notamment à Pripyat, où le taux de radiation dépasse les 60 µSv/h, mais les guides ne nous y emmènent pas (à part à un endroit bien spécifique où nous sommes invités à regarder le compteur Geiger sonner très vite, ce qui est toujours très impressionnant !), et nous devons suivre certaines règles très strictes, sous peine d'être immédiatement renvoyé au bus ! Bref, tout cela pour dire qu'après nous être renseigné en France auprès de médecins, il s'avère que, compte tenu de notre temps d'exposition relativement court, le taux de radiation que nous reçevons équivaut à 1 ou 2 IRM, ce qui reste "raisonnable".

Enfin, la troisième question est : comment partir ? Il existe plusieurs organismes en Ukraine qui organisent ces visites de la zone, avec des différences de tarifs importantes, pour un itinéraire qui reste sensiblement le même. La principale différence vient du nombre de personnes. Pour notre part, nous avons choisi la solution la moins cher : le site Pripyat.com, qui propose une visite "tout compris" pour un peu moins de 60 € (avec le repas du soir à Tchernobyl). La contrepartie : nous sommes 45 dans le car. D'autres sites proposent des visites privées, mais les prix s'envolent. Hônnetemment, je pense que nous avons fait le bon choix, d'autant plus qu'une fois à Pripyat, nous sommes découpés en 3 groupes (dont un groupe anglophone), ce qui fait que nous sommes une 15. Bien sûr, certains ralentissaient le groupe, mais c'est sûrement le meilleur rapport qualité/prix. Pour ceux que cela intéresse, il existe également des visites de 2 jours (avec une nuit dans l'unique hôtel de Tchernobyl).

Alors, qu'est-ce qui est compris dans ces 60 € ? Tout d'abord le transfert de Kiev à Tchernobyl en car. Il y en a tout de même pour un peu plus de 2 heures de route, puisque le site nucléaire est situé tout proche de la frontière avec la Biélorussie. Nous avons d'abord passé un premier checkpoint militaire (c'est à ce moment là que nous sommes rentrés dans ce qui est appelé la "zone d'exclusion"). Les passeports (indispensables pour partir, tout comme avoir au moins 18 ans !) sont vérifiés, et nous reprenons la route.


Nous avons ensuite passé un second checkpoint, qui mène à la ville de Tchernobyl. Peu de gens le savent mais la ville de Tchernobyl (à ne pas confondre avec le complexe nucléaire de Tchernobyl) est toujours habitée, notamment par certains travailleurs de maintenance. On y a fait quelques emplettes (bouteilles d'eau, nourriture)... et on nous a ensuite transféré dans le bureau de l'agence, "ChernobylInterform". Ici, les guides nous ont donné de nombreuses informations sur la catastrophe, hélas tout était en russe, sans traduction, et nous n'avons donc rien compris.


Concernant la petite ville de Tchernobyl, je dois avouer que nous n'avons pas pu la "visiter", mais pour être honnêtre, cela semblait être une ville relativement triste et inintéressante. Les quelques bâtiments étaient gris, sans originalité. Tous les tuyaux de canalisation n'étaient pas enterrés (pour éviter que la radiation ne les pénètre), bref, pas grand chose à dire. Seule l'église, qui avait été construite après la catastrophe si mes souvenirs sont bons, tranchaient avec le reste de la ville. Il y avait quand même quelques petites choses intéressantes dans cette ville, qui ont donné directement le ton : la statue de Lénine, et un cimétière de tanks (et cela a été également la première occasion pour nous de voir des taux de radioactivité anormalement hauts !).


Nous avons donc repris la route vers le complexe nucléaire de Tchernobyl. Lorsque nous sommes arrivés, nous avons tout d'abord aperçus les réacteurs 5 et 6, qui étaient en construction lors de la catastrophe, et qui ont été évidemment jamais terminés. Puis nous avons enfin aperçu le fameux réacteur n°4. Tout le monde s'est precipité sur son appareil photo pour le prendre sous toutes ses coûtures. C'est à ce moment là qu'on a vraiment réalisé qu'on faisait quelque chose d'unique et que, d'un côté, on était vraiment bizarre d'apprécier une telle visite !


Le car nous a d'abord déposé près d'un pont qui traversait la rivière Pripyat. Cela a été l'occasion d'apercevoir ces fameux poissons chat d'une taille invraisemblable ! Non pas qu'ils soient malformés, c'est juste que personne ne les pêche, et donc ils grossissent, grossissent... Nous avons également pu aperçevoir quelques monuments en mémoire des liquidateurs, ces fameux hommes qui, contre les radiations, ont tout fait pour créer au plus vite un sarcophage et nettoyer la zone, et je pense que l'on peut les remercier car, sans eux, on ne serait sûrement pas ici...


Nous avons de nouveau repris la route pour deux-trois minutes, histoire de nous approcher du fameux réacteur n°4 ! Nous étions à environ 200 mètres du réacteur et, cela fut, en tout cas pour moi, le moment le plus fort de la visite, peut-être encore plus que Pripyat ! Voir de mes propres yeux ce réacteur était quelque chose d'extraordinaire, c'était comme un rêve d'enfant que j'ai enfin accompli ce jour là. Nous ne sommes pas restés très longtemps, non pas à cause des radiations (le niveau était presque normal ici - à part sur la photo du compteur que j'ai prise, évidemment ^^), mais car nous étions un peu en retard sur notre planning. Nous avons toutefois eu le temps de prendre quelques photos et de faire la photo de groupe devant le réacteur.


Une nouvelle fois, nous sommes remontés dans le car, direction Pripyat ! Ce n'était pas bien long, tant la ville était proche de la centrale. Nul doute que créer une ville aussi proche d'une centrale nucléaire n'était pas, dans l'absolu, très intelligent...


Nous avons du alors passé un troisième checkpoint, qui se trouvait à l'entrée de la ville. Une fois que nous avons pénétré la ville, nous avions atteint notre but ! Nous avons donc été, comme je l'ai dit plus haut, séparé en trois groupes. Dans notre groupe, nous avons notamment fait : le centre culturel, l'école, l'hôpital, et la piscine (au total, nous sommes restés 4 heures dans la ville), ainsi que quelques autres lieux dans lesquels nous sommes restés moins longtemps, comme un coiffeur. J'ai été un peu déçu de ne pas rentrer dans un appartement, mais 4 heures ne sont clairement pas suffisantes pour découvrir toute la ville, tant elle est grande et étendue !

Le centre culturel a donc été notre premier contact avec Pripyat, et, en matière de mise en bouche, on peut dire que c'était réussi. La bibliothèque et les centaines de livres éparpillés sur le sol, la salle de sport avec une vue apocalyptique sur l'avenue principale de la ville, vide, et un bâtiment qui devait être un bâtiment du parti, ya pas à dire, ça a fait son petit effet !



Nous avons ensuite marché afin de découvrir l'un des points les plus célèbres de Pripyat : le parc, avec sa fameuse grande roue et ses auto-tamponneuses. Nous avons également rencontré ici un autre groupe de touristes (ce qui fait que nous devions être, dans une ville immense comme Pripyat, environ 70 personnes). Notre guide s'est amusé à nous montrer une petite zone, d'un mètre sur un mètre, qui n'avait pas été nettoyé, et où le taux de radioactivité explose (j'ai vu un 64 µSv/h, soit 800 fois les taux normaux !), alors qu'un mètre plus loin, on retrouve un taux normal pour Pripyat (entre 0,3 et 1,0 µSv/h...). La grande roue est réellement impressionnante, c'est vraiment triste de la voir à l'abandon comme ça. Elle n'aura finalement que peu servi. C'est là aussi qu'on a pu avoir notre première vision apocalyptique. A certains moments, je regardais à tout autour de moi, et je ne voyais absolument personne. Seulement le bruit des oiseaux qui chanteaient...


Nous sommes ensuite allé à l'école de la ville, dont l'une des bâtiments s'est effondré il y a quelques années maintenant. L'école était un moment fort de la visite. Les dessins des enfants accrochés au mur, les tables d'écoliers, les relevés de notes des élèves... et les centaines de masque à gaz qui n'ont visiblement pas été utilisés. L'école est en très mauvais état, le sol commence à devenir très humide et très friable, je pense que d'ici 1 ou 2 ans, la visite à l'intérieur sera interdite car trop dangereuse. Quoiqu'il en soit, c'était clairement un endroit qu'il fallait absolument voir !



Une fois sortis de l'école, nous sommes allés à l'hôpital (j'avoue, c'est très glauque ^^) de la ville. L'occasion pour notre guide de nous raconter quelques anecdotes, et de nous montrer aussi le genre de "protections" que les premiers pompiers arrivés sur le lieu de l'accident avaient. C'est sûr qu'en voyant ça, on se dit qu'il n'avait finalement que peu de chances de s'en sortir...

L'hôpital était vraiment un autre moment très fort de la visite. En effet, de par sa taille, il était facile de se retrouver parfois complètement seul dans un étage complet (cela m'est arrivé une fois). On sent le plancher faire des bruits de craquelure, l'odeur de renfermé et d'humidité se fait très présente... et puis, ce silence ! A l'intérieur du bâtiment, on n'entend évidemment plus les oiseaux chanter, et là, c'est le silence complet, surtout quand le groupe est éparpillé sur les trois ou quatre étages qu'on nous autorisait à visiter. Et puis, que dire de ces salles, vides, avec des boîtes de médicament qui jonchent le sol ? Je dois vous avouer que lorsque l'on est plongé dans une telle ambiance, la radiation, les risques éventuels... rien de tout ça n'a d'importance, on est juste plongé dans le trip, et on profite de chaque moment...


Après un rapide détour vers le petit (ex) port de Pripyat, il nous restait évidemment un endroit que nous voulions absolument visiter, tous : la piscine ! Nous avions passé beaucoup de temps à l'hôpital, et notre guide nous a donc un peu pressé, car la piscine était à l'autre bout de la ville (et il est évident qu'il n'y a plus de lignes de bus à Pripyat ;).

Cette petite promenade champêtre à travers la ville nous a permi de nous rendre compte de l'immensité de la ville, et de l'imaginer comme elle l'était avant son évacuation. Malgré les immeubles "façon soviétique", il nous a paru que Pripyat devait être une ville extrêmement agréable à vivre, à en juger les routes, très larges, et les nombreuses installations sportives et culturelles. Ce n'était pas pour rien que les soviétiques faisaient de cette ville un modèle (même si quelques dessins de propagande en gloire à l'armée rouge nous ont rappelé qu'on était bien dans un régime communiste !).


Cette marche a aussi été l'occasion pour nous de faire un petit état de l'état des bâtiments. Il faut savoir tout d'abord que, dans la plupart des bâtiments, qu'il s'agisse des habitations ou des lieux publics, les vitres ont été brisées, ceci afin d'éviter que des taux de radioactivité élevés restent à l'intérieur des bâtiments, et que les radiations aillent à l'extérieur. Il faut savoir aussi qu'après la catastrophe, la ville, alors laissée à l'abandon, a été victime de nombreux pillages (notamment des télévisions ou des toilettes), ce qui a évidemment posé de gros problèmes de santé publique car ces objets, fortement contaminés, ont été revendus sur le marché noir ! Evidemment, vu l'immensité de la ville, il est sûr que toutes les habitations n'aient pas été pillées, et tous ces appartements regorgent donc de souvenirs (photos de familles, vêtements, journaux, livres d'époque...) car, lors de l'évacuation, les autorités avaient demandé aux familles de tout laissé sur place, sous prétexte qu'elles pourraient revenir quelques jours plus tard.

Pour revenir sur les bâtiments, ils nous ont paru en bon état. Certains, notamment, n'avaient vraiment rien à envier à certains HLM que l'on peut voir en région parisienne. D'autres, évidemment, semblaient souffrir un peu plus de ces 23 années passées à l'abandon mais, dans l'ensemble, les habitations devraient tenir encore de nombreuses années !



Bref. Après de bonnes minutes de marche, nous sommes enfin arrivé à la piscine de Pripyat - piscine qui, visiblement, est restée ouverte jusqu'en 2000, pour servir aux travailleurs de la centrale, dont le dernier réacteur a été arrêté en 2000 également -. La piscine est un peu excentré par rapport au reste de la ville, et on y accède par une longue route. J'ai d'ailleurs pris cette route en photo, et c'est tout simplement ma photo préférée parmi toutes celles que j'ai prise à Pripyat, car elle représente bien cette vision de chaos qui règne dans la ville, avec cette longue ligne droite, vide.


Concernant la piscine, sa découverte a été très excitante ! En effet, notre guide nous a laissé rentrer seul dans le bâtiment, sans nous indiquer comment y accéder. Nous sommes donc tous rentrés, notre petit groupe de 15, dans le bâtiment. A gauche, à droite... ah non, ce n'est pas par là ! C'était plutôt drôle de nous voir déambuler parmi les décombres, et de ne pas trouver l'entrée de la piscine ! Finalement, il fallait monter un escalier, tourner à droite et... on y était ! La voilà enfin, cette piscine, que nous avons tous vu, au bas mot, des dizaines de fois en photo ! Certains l'ont même découvert virtuellement dans les jeux vidéo Call Of Duty 4 ou STALKER... La piscine est bien plus profonde qu'il n'y parait, et c'est d'ailleurs assez étonnant ! Autre chose étonnante, c'est de voir à quelle vitesse la piscine s'est déteriorée. J'ai complètement oublié de demander au guide si la piscine avait vraiment été ouverte jusqu'en 2000, mais visiblement c'est vraiment le cas, et voir à quel point la piscine s'est déterioré en 9 ans, c'est assez impressionnant. Je suspecte que certaines personnes soient venus la "casser" de manière assez intentionnelle. Je n'arriverai jamais à comprendre de tels actes, mais après tout certains sont bien venus piller la mémoire de tous les habitants en volant affaires, télés...



Il était déjà l'heure de partir. Cela faisait un peu plus de 4 heures que nous étions à Pripyat et, pour ma part, tout est passé très vite. A peine le temps de s'imprégner de l'ambiance qu'il fallait déjà partir. Je dois avouer qu'à ce moment là, j'aurais adoré rester, encore et encore... Mais, à vrai dire, la journée n'était pas encore tout à fait terminée : il nous restait ce fameux dîner dans la ville de Tchernobyl.

Nous avons donc repris la route, retour au siège de l'agence, à Tchernobyl. Tout le monde devait d'abord passer par un examen des chaussures, afin de vérifier que le taux de radiation ne soit pas trop élevé. Pour tout le monde, le voyant était vert, ouf. Comme beaucoup j'imagine, je n'ai pas pu m'empêcher de demander ce qui se serait passé si le voyant avait été rouge. On m'a donc répondu : "D'abord, une douche chimique, et si le voyant est encore rouge, direction l'hôpital pour un jour d'observation". Finalement, heureusement que le voyant a été vert (^_^).

Nous avons donc pu tous dîner en paix à Tchernobyl. Pour 8 € si mes souvenirs sont bons, nous avons eu un repas des plus complets, avec quelques spécialités ukrainiennes, et je dois vous avouer que nous avons vraiment tous adoré ce repas. Et puis, se dire que ce repas a été préparé sur place, à Tchernobyl, lui a conféré une saveur encore plus unique !


Vers 19h00, nous devions maintenant partir. Après avoir passé un ultime checkpoint durant lequel nous avons de nouveau été contrôlé avec des machines détectant la radiation sur le corps, nous avons enfin pu retourner à Kiev, où nous sommes arrivé vers 21h00. Je n'ai rien retenu du voyage du retour, tant j'étais fatigué, et je me suis écroulé de sommeil après seulement quelques km de route... De retour à Kiev, nous avons passé la soirée dans un bar de la ville, jusqu'à 5 heures du matin, où nous avons fait la connaissance d'ukrainiens extrêmement sympas (et parlant anglais, houra !), qui nous demandé "Why the fuck did you go there ?" :D.

Finalement, que retenir de ce voyage hors-norme ? Tout d'abord, je dirais, presque 2 mois après, que je ne regrette absolument pas. Les risques, aussi minimes soient-ils, étaient évidemment présents. Il est sûr que s'exposer à des taux de radiations bien plus élevés que la normal, cela présente forcément des risques, d'autant plus que nous n'avons aucune protection particulière (j'avais emmené un masque, que j'ai jeté au bout de quelques minutes car il me gênait). Je crois que mes objectifs ont été entièrement remplis : j'ai pu sentir les émotions que je voulais ressentir, et je crois que c'est le principal.

Certaines personnes condamnent ce genre de voyages. Pas spécialement sur le côté dangereux, mais sur le côté "voyeur" que certains peuvent trouver. Il est vrai que se rendre dans une ville, et de se dire que parmi ces gens, beaucoup ont souffert (de maladies, notamment), peut à première vue paraître complètement déplacé. Toutefois, cela permet de se rendre conscience de beaucoup de choses. Déjà, une telle visite permet de se rendre compte des vrais dégâts que peut faire le nucléaire. Et puis, on peut s'apercevoir aussi à quel point la nature reprend vite ses droits. La zone d'exclusion est très loin d'être dénuée de vie. De nombreux animaux habitent la zone (pas Pripyat, mais les forêts voisines). A Pripyat, les arbres poussent à l'intérieur de certains bâtiments, comme le montre cette photo que j'ai prise, dans le centre culturel :


Bref, tout ça pour dire qu'une telle visite n'a rien de plus voyeur qu'une visite à Auschiwtz ou Bergen-Belsen, et je pense que c'est, au contraire, un moyen unique de se rendre compte du pouvoir destructeur des hommes... Maintenant, je comprends tout à fait que certaines personnes refusent de se rendre dans un tel lieu, ne serait-ce que la peur, mais, pour moi qui ait besoin de voir de mes propres yeux, cette visite était un passage obligé.

Autre apprentissage de ce voyage : partir avec des gens d'Internet, que l'on rencontre pour la première fois à l'aéroport, une heure avant de partir, n'est pas forcément une mauvaise chose. Je suis tombé sur trois personnes extrêmement sympathiques avec lesquelles j'ai passé de très bon moments, et je regrette absolument pas d'avoir choisi cette solution.

Mon compte-rendu sur mon voyage à Kiev - Tchernobyl - Pripyat est terminé. J'espère qu'il vous a plu, et n'hésitez pas à laisser des commentaires, notamment si vous voulez avoir plus d'informations sur certains points bien précis.

Dernier détail, pour ceux qui voudraient en voir plus, sachez que j'ai pris, avec l'un de mes compagnons de voyage, de nombreuses vidéos, que j'ai compilé sur trois vidéos. J'ai décidé de ne pas inclure de musique, pour faire sentir le "silence" :